Le Premier ministre indien Narendra Modi a participé hier mercredi au 13ème sommet Union européenne-Inde, dont les débats se sont focalisés sur les laborieuses négociations pour un Accord bilatéral pour le commerce et l’investissement (ABCI).
Si l’aboutissement de ces négociations est encore loin, Bruxelles est néanmoins optimiste, considérant le gouvernement Modi comme plus ouvert et pragmatique que le précédent, avec notamment un plan de relance économique qui passe en partie par un appel aux investisseurs étrangers.
Les premières bases de l’ABCI ont été posées en 2007 et les deux parties s’étaient données deux ans pour aboutir à une conclusion. Mais seize cycles de négociations plus tard, les résultats se font toujours attendre. Certes, l’Inde est le 9ème partenaire commercial de l’Union européenne, derrière la Corée du Sud et devant le Brésil alors que l’Union européenne est le premier partenaire pour l’Inde. Mais les obstacles au développement des relations entre les deux pays sont nombreux.
Pour protéger ses industries, l’Inde impose un droit de douane aux voitures à l’importation allant de 60 à 120% alors qu’en Europe, la moyenne est de 10%. La mesure déplait d’autant plus en Europe qu’elle l’empêche de profiter d’un marché automobile en constante croissance depuis plusieurs années. L’Union européenne réclame aussi une révision des droits de douane qui peuvent aller jusqu’à 150% dans le pays qui devient graduellement un important consommateur mais aussi producteur de vin.
L’Inde et l’UE s’opposent également sur la protection de la propriété intellectuelle, un point sur lequel Bruxelles se veut intransigeante comme dans tous les accords bilatéraux de libre-échange qu’elle négocie avec des pays tiers.
L’Inde s’y oppose pour protéger son industrie des traitements génériques qui s’est considérablement développée ces dernières années et dans le but de permettre l’accès des médicaments dans le monde entier. Les Indiens dénoncent également les normes européennes qui limitent l’entrée de produits « Made In India » dans le marché unique et sont aussi préoccupés par les restrictions à la mobilité des travailleurs qualifiés indiens au sein de l’Union.