De l’avis de la justice sud-africaine, le gouvernement a eu une attitude «honteuse» en autorisant le président soudanais, Omar el-Béchir de quitter le territoire sud-africain l’année dernière, alors qu’il fait l’objet depuis 2009, d’un mandat d’arrêt international de la Cour Pénale Internationale (CPI).
La CPI recherche le chef d’Etat soudanais pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit du Darfour (région située dans l’ouest du Soudan) ayant causé la mort de plus de 300 000 personnes d’après des statistiques de l’ONU.
En juin dernier, Omar el-Béchir a pris part au sommet de l’Union Africaine (UA) à Johannesburg. C’est alors qu’un tribunal de Pretoria avait interdit, de manière provisoire, au président soudanais de quitter le territoire sud-africain en attendant d’examiner le mandat d’arrêt de la CPI. Au final, l’Exécutif sud-africain avait autorisé Omar el-Béchir à reprendre son avion, une décision qui a entraîné une forte polémique.
En réaction, l’Etat sud-africain avait fait appel de la décision du tribunal de Pretoria, démarche rejetée en septembre dernier par les juridictions compétentes.
Ce premier revers a poussé le ministère de la Justice à saisir une instance supérieure, en l’occurrence la Cour suprême d’appel. Celle-ci a également rejeté mardi l’appel de l’Etat sud-africain : « les assurances données au tribunal (en juin 2015) selon lesquelles il se trouvait encore dans le pays, au début et pendant la procédure judiciaire, étaient fausses », ont affirmé les magistrats de cette juridiction avant d’estimer que c’est « un comportement honteux » de la part de l’exécutif sud-africain.