La commission des Affaires économiques de la Knesset, le Parlement israélien, dont l’avis n’est que consultatif, s’est opposé hier lundi, symboliquement à l’accord controversé sur le gaz qui donne le contrôle de deux grands champs de gaz d’Israël récemment découverts à deux corporations, ce qui n’empêche pas le Premier ministre Benjamin Netanyahu de faire valider cet accord.
C’est par une courte majorité (7 voix contre 6) que la commission s’est prononcée contre cet accord. La commission a rejeté la clause 52 de la loi sur les pratiques commerciales restrictives (antitrust), qui permet au ministre de l’Economie de contourner l’autorité antitrust si des considérations de sécurité ou de politique étrangère le justifient. Dans le cas de cet accord gazier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est également le ministre de l’Economie et qui s’accroche à cet accord jugé crucial pour l’indépendance énergétique d’Israël, a justement invoqué cette clause sur des bases sécuritaires. Il a expliqué que l’extraction de gaz naturel allège la charge sur les centrales électriques existantes d’Israël, qui ont été la cible de missiles pendant la guerre de l’été dernier avec le Hamas. Il soutient également que les revenus du gaz compenseraient un boycott possible des productions israéliennes.
L’accord gazier sur l’exploitation de ces importants gisements de gaz naturel offshore récemment découverts au large des côtes israéliennes a été conclu avec un consortium comprenant le groupe américain Noble Energy. Mais il a également suscité les objections de l’autorité israélienne de la concurrence, qui dénonce une situation monopolistique de Noble Energy et Delek Group. Ces derniers exploitent déjà ensemble depuis 2013, le gisement offshore de Tamar, à environ 80 kilomètres au large de Haïfa, et se sont associés pour développer Leviathan, un vaste champ gazier au large de cette ville côtière.