D’après la loi de finances complémentaire rendue publique lundi au journal officiel, l’Algérie vient d’opter pour un budget rectificatif 2015 considérant le recul de 50 % du revenu des exportations, lesquelles sont majoritairement pétrolières, et les récentes dispositions fiscales prises dans le but de compenser partiellement cette baisse.
Les exportations pétrolières, qui représentent 97 % des exportations de l’Algérie, constituent la première ressource de ce pays maghrébin. Dans ce contexte, Alger s’attend désormais à enregistrer des recettes issues des exportations à hauteur de 31 milliards d’euros (34 milliards de dollars) environ en lieu et place de 54 milliards (59 milliards de dollars) initialement prévus. Pour rappel, les exportations algériennes avaient généré des recettes de l’ordre de 62 milliards d’euros (68 milliards de dollars) en 2014.
Dans le cadre du nouveau budget, les détenteurs de fonds non déclarés sont invités à les déposer volontairement, avant fin 2016, dans les établissements financiers contre une taxe forfaitaire de 7 %. Pour information, les sommes en circulation au sein du marché informel correspondent à 34 milliards d’euros (37 milliards de dollars) à peu près, d’après des estimations officielles. Le gouvernement algérien a demandé à ce que la provenance de ces fonds ou des opérations qui en sont à l’origine soient légitimes avant de prévenir qu’à dater de 2017, les personnes qui n’auront pas déclaré leurs fonds vont faire l’objet de redressements assorties des pénalités et sanctions.
La chute du prix du baril de pétrole a secoué l’Algérie, pays habitué à tirer d’importants moyens de l’exploitation du brut. Dans le souci de s’adapter à ce nouveau contexte, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a procédé, en mai dernier, à un remaniement de son gouvernement et au changement de plusieurs dirigeants des grandes entreprises du pays.