La justice brésilienne a annoncé mardi l’interpellation d’un ancien responsable d’Eletronuclear, la succursale de la compagnie publique brésilienne de production électrique Electrobras, pour des suspicions de corruption dans le cadre de l’attribution de marchés relatifs au chantier d’une centrale nucléaire.
Plus en détails, cette enquête concerne des appels d’offres présumés truqués lancés dans le cadre de la construction de la centrale Angra-3. Ce chantier se situe à Angra dos Reis, localité distante de 150 kilomètres au sud de Rio de Janeiro. D’après des informations émanant du juge en charge de cette affaire, Eletronuclear, qui génère 3 % de l’électricité consommé dans ce pays d’Amérique du Sud, a adopté des dispositions dans le but de réduire la concurrence : « ce qui a permis que l’appel d’offres soit remporté par les entreprises Camargo Correa, UTC Engenharia, Odebrecht, Andrade Gutiérrez, Queiroz Galvão, Techni et EBE, au sein du consortium Angramon », a-t-il indiqué.
A l’occasion d’une conférence de presse dans la ville de Curitiba (sud), le parquet a rapporté que l’ex-patron d’Eletronuclear, Othon Pinheiro da Silva, aurait touché environ 4,5 million de reais (à peu près 1,3 million de dollars) en pots-de-vin versés par ces entreprises. Afin d’empêcher les personnes soupçonnées de se concerter, le juge a ordonné la mise en détention d’Othon Pinheiro da Silva, démis de ses fonctions en avril dernier, et de Flavio David Barra, un directeur d’Andrade Gutiérrez.
Actuellement, le Brésil est déjà secoué par un vaste scandale de corruption autour de la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras. Cette affaire a particulièrement éclaboussé les formations politiques de la coalition de centre-gauche au pouvoir et certaines grandes entreprises de construction.