Mustafa Akinci, le président de la République turque de Chypre Nord, son homologue du Sud de l’Ile Nikos Anastasiadis ainsi que l’envoyé spécial des Nations unies Espen Barth Eide se sont rencontrés la semaine dernière à Nicosie pour discuter des voies et moyens pour créer une véritable cohésion dans le pays. Les discussions se sont concentrées sur des questions fondamentales comme la gouvernance et les questions de propriétés.
Cette rencontre, qui a eu lieu au sein de la zone tampon contrôlée par l’ONU, s’inscrit dans le cadre d’un lent mais sûr processus général de rapprochement des deux camps qui fait espérer à beaucoup que 2015 sera l’année de la réconciliation pour l’Ile. Ce processus a été initié par l’élection à la fin avril de cette année du nouveau président de la République turque de Chypre du Nord Mustafa Akinci avec 60.3%. Sa campagne était basée sur la promesse d’une résolution rapide du processus de réconciliation avec la partie sud de l’île. Cette élection a reçu un écho favorable dans la partie sud de l’île dont le président Nikos Anastasiadis avait salué le « choix encourageant » des électeurs du nord. En signe de bonne foi, les deux dirigeants chypriotes ont accepté le rétablissement des réseaux téléphoniques et électriques entre leurs territoires. Une nouvelle réunion entre les dirigeants de la RTCN (République turque de Chypre du Nord) et la République de Chypre est prévue pour le 10 juillet prochain.
Le seul son discordant à cet air de réconciliation est venu de la Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a modérément apprécié les déclarations du nouveau président de la RTCN. La partition de l’Ile de Chypre qui, voisine de l’Europe, du Proche-Orient et de l’Afrique jouit d’une situation géopolitique à la fois avantageuses et convoitée, est la conséquence de la lutte à distance que se livre la Turquie et la Grèce, notamment pour l’exploitation de la mer Egée et de ses fonds marins riches en ressources énergétiques.