Selon une déclaration faite jeudi par le ministre sud-africain auprès de la Présidence, Jeffrey Radebe, son pays « pourrait, en dernier ressort, … envisager de se retirer de la Cour Pénale Internationale (CPI) » en raison de la polémique issue du récent passage à Johannesburg du président soudanais, Omar Al-Bachir. Ce dernier fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la CPI, entre autres, pour génocide.
M.Radebe a évoqué cette éventuelle prochaine décision sud-africaine lors d’un compte-rendu du conseil des ministres. Et de préciser : « cette décision ne sera prise que lorsque toutes les options disponibles au terme du traité de Rome (fondateur de la CPI) auront été épuisées ». Par ailleurs, le même ministre sud-africain a annoncé « l’ouverture de négociations immédiates avec l’Union Africaine (UA) et ses Etats membres pour voir comment les mécanismes africains de résolution des conflits peuvent être mis en œuvre sans délai pour assurer que les crimes les plus graves ne restent pas impunis ». Dans la foulée, M. Radebe a annoncé que le gouvernement sud-africain apprêtera un rapport qui sera soumis à l’occasion de la prochaine assemblée générale des Etats membres de la CPI.
Pour rappel, le 28 mai dernier, la CPI avait enjoint Pretoria à arrêter le dirigeant soudanais, que cette instance recherche pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit du Darfour (ouest du territoire soudanais). Celui-ci a coûté la vie à plus de 300 000 personnes et fait deux millions de déplacés. Malgré cela, M. Al-Bachir a visité à la mi-juin l’Afrique du Sud dans le cadre du sommet de l’UA.