Avec la décapitation lundi dernier d’un Syrien et d’un Saoudien, reconnus coupables respectivement de trafic de drogue et de meurtre, l’Arabie Saoudite atteint la barre des 100 exécutions sur son territoire depuis le début de l’année. Un chiffre sans précédent.
D’après une déclaration du ministère saoudien de l’Intérieur relayée par l’agence de presse officielle SPA, le ressortissant syrien Ismael al-Tawm a été interpellé pendant qu’il essayait « d’introduire clandestinement un volume important de pilules d’amphétamines dans le royaume », est-il mentionné sur le communiqué. Par conséquent, il a été exécuté par décapitation dans la région septentrionale de Jawf. Quant au Saoudien Rami al-Khaldi, il lui a été reproché par la justice saoudienne d’avoir poignardé à mort un compatriote au cours d’une querelle. Ce qui lui a valu d’être condamné à mort : il a été décapité dans la région occidentale de Taëf.
Ces deux décapitations portent à 100 le nombre d’exécutions ayant eu lieu sur le territoire saoudien depuis le début de l’année en cours suivant un décompte effectué par l’AFP. A titre de comparaison, sur l’ensemble de l’an 2014, il n’y avait eu « que » 87 exécutions en Arabie Saoudite. Afin de justifier les décapitations, le ministère saoudien de l’Intérieur a brandi la dissuasion comme principal argument. En mai dernier, le rapporteur spécial des Nations Unies en charge des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a déploré que la pratique des exécutions dans le royaume wahhabite soit « à contre-courant » de la tendance mondiale, qui va vers la baisse. Pour information, l’apostasie, le narcotrafic, le meurtre, le viol et le vol à main armée sont passibles de la peine de port en Arabie Saoudite, pays qui se conforme à la loi islamique.