En raison d’une photo volée d’une femme dans un clip publicitaire, le constructeur automobile Citroën et la star de la chanson égyptienne, Amr Diab, sont accusés depuis mi-décembre d’encourager le harcèlement des femmes en Egypte, considéré comme étant le pays le plus affecté par ce fléau dans le monde arabe. Au final, les concernés ont retiré cette pub jeudi.
Dans la publicité à l’origine de la polémique, Amr Diab, 60 ans, photographie une passante à son insu, au moyen d’une caméra installée dans son rétroviseur. Le problème, c’est que la femme n’est pas consentante, alors que le chanteur esquisse un sourire en regardant la photo qu’il vient de voler. Par la suite, il invite à bord la femme pour faire un petit tour.
Il n’en fallait pas plus pour que cette pub de quelques secondes soit abondamment relayée sur les réseaux sociaux. A en croire l’Arab Barometer, 90 % des femmes âgées de 18 à 39 ans en Egypte affirmaient avoir été victimes de harcèlement en 2019.
«Photographier une femme sans son consentement est glauque. Vous encouragez le harcèlement sexuel», a notamment posté sur Twitter à l’attention de l’automobiliste français, l’activiste égyptienne des droits des femmes, Reem Abdellatif.
En réaction, Citroën a diffusé un communiqué jeudi en pleine nuit. «Nous avons été informés qu’une scène … avait été perçue comme pas appropriée», a mentionné l’entreprise automobile, avant de faire part de sa décision «de retirer cette version de la publicité».
Et d’ajouter : «nous présentons nos excuses sincères à toutes les communautés offensées». Malgré tout, certains internautes ont déploré le mutisme d’Amr Diab.