L’opposant russe Alexeï Navalny qui comparaissait hier mardi, devant un tribunal à Mascou, a été condamné à trois ans et demi de prison ferme, a annoncé la juge Natalia Repnikova, précisant que le prévenu devra purger sa peine prononcée en 2014, moins les mois qu’il avait passés assigné à résidence cette année-là.
La cour estime qu’il a violé les conditions du contrôle judiciaire qui accompagnait sa condamnation dans une affaire de détournement et d’escroquerie au détriment de la filiale russe de la société française Yves Rocher, comme cela lui était reproché dans une demande des services pénitentiaires et du parquet.
Plus tôt dans l’après-midi, Alexeï Navalny avait affirmé que ce procès avait pour objectif de « faire peur à des millions » de Russes et s’est aussi lancé dans un réquisitoire contre Vladimir Poutine, l’accusant une nouvelle fois d’avoir ordonné son empoisonnement avec un agence neurotoxique l’été passé.
Revenu le 17 janvier à Moscou, après un séjour médical de cinq mois en Allemagne, suite à son empoisonnement, l’opposant a été immédiatement été condamné à trente jours de détention, jusqu’au 15 février, tandis qu’un rouleau compresseur judiciaire était lancé contre lui.
Alexeï Navalny doit aussi comparaître vendredi pour « diffamation » envers un ancien combattant après avoir critiqué une campagne de publicité pro-Kremlin dans laquelle il apparaissait et risque des sanctions pouvant aller d’une amende à cinq ans d’emprisonnement.
Il est aussi mis en cause dans une enquête pour escroquerie, crime passible de dix ans de détention, pour avoir détourné, selon les autorités russes, des dons destinées à son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK).
L’ONG OVD-Info rapporte que mardi lors de manifestations de soutien à Navalny, quelque 1.168 personnes ont été arrêtées, dont 946 à Moscou 207 à Saint-pétersbourg.
La condamnation de l’opposant Alexeï Navalny, a été dénoncée par Washington, le président français, Emmanuel Macron, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, ou encore par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell qui ont appelé à sa libération immédiate. Plusieurs pays européens ont évoqué la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou.