Rabat répond aux prétentions de Madrid imputant la crise avec le Maroc à la question migratoire

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La réaction du président du gouvernement espagnol “rejetant la déclaration marocaine en la liant à la migration” a suscité ce lundi, une  “grande surprise”, du ministère marocain des Affaires étrangères qui affirme que d’autres sujets plus importants sont à l’origine de l’actuelle  crise diplomatique entre Rabat et Madrid.

Dans un communiqué rendu public peu après la publication d’une déclaration à ce sujet, le Département marocain des A.E a tenu à préciser que “le Maroc n’a pas l’habitude de s’engager dans des polémiques au sujet des déclarations de hauts responsables de pays étrangers. Toutefois, le commentaire de ce jour du président du gouvernement espagnol, rejetant la déclaration marocaine en la liant à la migration, suscite une grande surprise”.

Lors d’une conférence de presse près de Madrid avec son homologue polonais, Pedro Sanchez a répondu la déclaration marocaine, estimant qu’il était “inadmissible” qu’un “gouvernement dise d’attaquer les frontières (…) et que les frontières soient ouvertes pour que 10.000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole” en raison de “différends en matière de politique étrangère”.

Ces propos ont suscité une mise au point immédiate de la diplomatie marocaine qui assure que “la crise bilatérale n’était pas liée à la question migratoire”.

Dans réponse, le Département de Nasser Bourita souligne qu’«on ne sait pas à quelle déclaration marocaine monsieur le président du gouvernement espagnol se réfère », précisant que «toutes les dernières déclarations de responsables diplomatiques marocains (y compris le ministre, l’ambassadeur de Sa Majesté à Madrid et le directeur général) n’évoquent aucunement la question migratoire”.

Ce dernier assure que sa déclaration rendue publique ce lundi 31 mai, et largement reprise, du reste, par les médias espagnols, «n’aborde que brièvement la question migratoire, et justement pour rappeler la bonne coopération».

“Il est donc légitime de se demander si monsieur le président du gouvernement espagnol a bien lu les différentes déclarations inhérentes à cette crise et en particulier celle d’aujourd’hui”, s’interroge le ministère, soutenant que “ce n’est pas aux responsables étrangers de définir quel ministre marocain doit parler de quels sujets”.

Au Maroc, la gestion de pareille crise, implique plusieurs institutions et départements étatiques, dont le ministère des Affaires étrangères qui «ne fait que porter, dans le cadre de ses attributions, la position nationale, aux niveaux diplomatique et médiatique », lit-on dans  le communiqué.

“La genèse et les raisons profondes de la crise sont désormais bien connues, notamment de l’opinion publique espagnole” et n’ont pas de rapport avec la question migratoire qui sert de prétexte au gouvernement espagnol pour “détourner l’attention des véritables causes de la crise bilatérale”, conclut le ministère.

La crise entre Rabat et Madrid, rappelle-t-on, a éclaté au lendemain de l’admission en catimini du chef du Polisario, Brahim Ghali en Espagne et de surcroît sous une fausse identité et un passeport algérien falsifié dans une complicité flagrante entre les autorités ibériques et algériennes.