Les représentants de plus de 150 pays ont adopté lundi à Marrakech, la ville ocre du Maroc, le Pacte mondial sur les Migrations piloté par l’ONU, destiné à renforcer la coopération internationale pour une «migration sûre, ordonnée et régulière».
«Entre le laxisme inacceptable et le tout sécuritaire insupportable, il y a une voie que nous ouvrons aujourd’hui», a estimé le roi du Maroc Mohammed VI, dans un message aux participants.
«L’Afrique sera un acteur central» du Pacte, a assuré le souverain marocain, rappelant que le Maroc déjà pilote le dossier migratoire de l’Union africaine.
Le Pacte qui est à caractère non contraignant, recense des principes tels que la défense des droits de l’homme, des enfants, la reconnaissance de la souveraineté nationale, et une liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations, notamment des échanges d’information et d’expertises, et l’intégration des migrants. Le pacte interdit les détentions arbitraires et n’autorise les arrestations qu’en dernier recours.
Le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras ont salué un «accord historique» et mis en avant leur nouveau « plan de développement » régional destiné à freiner l’émigration depuis l’Amérique centrale.
Les défenseurs des droits de l’Homme le trouvent plutôt insuffisant, notamment sur l’accès des migrants à l’aide humanitaire et aux services de base ou sur les droits des travailleurs migrants.
Les détracteurs de ce pacte notamment d’extrême-droite, le voient comme un encouragement à un flux migratoire incontrôlé. C’est le cas des Etats-Unis, qui s’étaient retirés de l’élaboration du texte en décembre 2017 en le jugeant contraire à la politique d’immigration prônée par le président Donald Trump.
La conférence intergouvernementale de Marrakech devait être une simple étape formelle du processus, avant un ultime vote de ratification le 19 décembre à l’Assemblée générale de l’ONU.