Le chef du groupe djihadiste nigérian «Boko Haram», Abubakar Shekau a été grièvement blessé lors d’une tentative de suicide pour éviter d’être capturé par des djihadistes rivaux liés à l’Etat islamique dans le nord-est du Nigeria, ont révélé ce jeudi des sources proches des services de renseignements du Nigeria.
Selon ces sources, Abubakr Shekau et plusieurs de ses hommes se sont retrouvés encerclés mercredi dans leur bastion, la forêt de Sambisa, après des combats avec des membres du groupe rival Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Le chef djihadiste se serait tiré une balle dans la poitrine pour éviter d’être capturé et la balle aurait traversé son épaule. Certains de ses combattants qui ont réussi à s’enfuir l’ont emporté avec eux et son état de santé ne pouvait être connu avec certitude hier jeudi.
Selon une autre source, Abubakar aurait été grièvement blessé après avoir activé des explosifs dans la maison où il s’était réfugié avec ses hommes, alors que plusieurs médias nigérians affirment qu’Abubakar Shekau est décédé. L’armée nigériane a dit être en train d’enquêter.
Aussi radical qu’insaisissable, Abubakar Shekau, qui a été donné pour mort à plusieurs reprises par l’armée nigériane, a pris en 2010 la tête de Boko Haram après la mort en prison, de son fondateur Mohamed Yusuf.
En 2016, le groupe s’est scindé en deux, avec d’un côté, la faction historique dirigée par Abubakar Shekau, qui contrôle la région autour de la forêt de Sambisa, et de l’autre, l’Iswap, reconnu par l’organisation Etat islamique, dont le bastion se trouve autour du lac Tchad, entre le Tchad et le Niger, et dans la forêt d’Alagarno.
En plus de dix ans, l’insurrection liée à Boko Haram et sa répression par les forces de sécurité ont fait dans le nord-est du Nigeria plus de 40.000 morts et forcé 2 millions de personnes à fuir leur domicile.
