Lors d’une allocution hier dimanche en conseil des ministres iranien retransmise par la télévision d’Etat, le président iranien Hassan Rohani a affirmé que son pays avait obtenu le déblocage au Luxembourg de fonds s’élevant à 1,6 milliard de dollars qui étaient gelés à la demande de Washington.
Le président Hassan Rohani s’est félicité d’une « belle victoire » juridique qui aura nécessité des mois de procédure.
Ces fonds, gérés par la chambre de compensation Clearstream, avaient été gelés en janvier 2016 à la demande des avocats de victimes des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, en vue d’une saisie au profit de leurs clients, bien que l’Iran ait toujours démenti avoir le moindre lien avec les auteurs de ces attentats, des ressortissants de pays arabes, en majorité saoudiens.
En mars 2017, la justice luxembourgeoise avait jugé « irrecevable » une demande de la Banque centrale iranienne de dégeler ces 1,6 milliard de dollars.
Ce dégel des fonds tombent au bon moment pour la République islamique qui fait face à une double crise, économique, provoquée par le rétablissement des sanctions américaines en 2018, et sanitaire, à cause de la pandémie de Covid-19.
Le pays est de loin le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient, avec près de 4 500 décès provoqués par la maladie sur un total de plus de 71 500 cas confirmés selon des chiffres officiels.
Asphyxié financièrement par les sanctions des Etats-Unis, l’Iran a annoncé en mars avoir demandé au Fonds monétaire international (FMI) une ligne de crédit d’urgence pour un montant pouvant s’élever à environ 5 milliards de dollars.
Mais Washington, qui dispose d’un droit de veto au sein de cette institution, a jusqu’à présent indiqué n’avoir aucune intention d’autoriser un tel prêt, accusant Téhéran d’utiliser ses ressources pour financer « le terrorisme à l’étranger ».
