Le Premier ministre indien Narendra Modi vient d’achever une grande tournée en Asie centrale. Malgré l’absence de propositions de projets concrets, cet intérêt, que partagent de nombreux pays pour une région riche en matières premières et négligée par l’Inde depuis la fin de la guerre froide, ne devrait que se renforcer avec le temps.
Narendra Modi était dans la région du 6 au 13 juillet 2015 dans ce qui est la première visite d’un Premier ministre indien dans chacun des pays d’Asie centrale depuis 1955. A la croisée de plusieurs continents et riches en matières premières, les pays d’Asie centrale, à savoir le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kirghiztan et le Tadjikistan, ont des atouts à faire valoir et l’Inde a pris conscience de son retard dans la région. Historiquement, la Russie est le premier acteur dans la région, dont d’ailleurs les pays sont à majorité russophones, du fait de ses liens politiques, économique et même sociaux avec la région. L’autre géant présent dans la région est la Chine qui y a intensifié ses investissements depuis quinze ans. Ceux-ci sont passés d’un milliard de dollars en 2000 à 50 milliards en 2013. La région est par ailleurs au centre de la « nouvelle route de la soie » que Pékin a l’intention de mettre sur pied entre la région du Xinjiang à l’ouest du pays et l’Europe. A moindre échelle, la Turquie et la Corée du sud sont également présents dans la région.
Face à ces pays, l’Inde est en retard et la récente tournée de son Premier ministre dans la région marque une volonté de remédier à cette situation. Le pays peut compter sur la probable levée des sanctions internationales contre Téhéran. La République islamique représente un corridor entre l’Inde et l’Asie centrale et pourrait faciliter les échanges entre eux.