Le Maroc a menacé lundi de suspendre sa coopération avec l’Union européenne si le parlement européen votait jeudi la résolution le condamnant suite à l’entrée en mai dernier, de milliers de migrants illégaux dans l’enclave espagnole de Ceuta, dans le sillage de l’accueil par l’Espagne du chef du polisario, Brahim Ghali.
«Les tentatives de l’Espagne d’impliquer le parlement européen dans un conflit en profitant de la question migratoire, risquent de compromettre non seulement notre longue tradition de coopération, mais aussi nos engagements communs et la coopération mutuellement bénéfique du Maroc avec les pays européens et avec le parlement», a prévenu lundi, Chaoui Belas, le président de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE.
«Le projet de résolution espagnol, qui est une initiative des eurodéputés de la formation espagnole Ciudadanos, est une manœuvre pour éviter le vrai problème» de l’accueil en catimini sous une fausse identité, Brahim Ghali, dans un hôpital de Logroño au nord de l’Espagne, a expliqué Chaoui Belas, dans une lettre adressée aux députés européens.
Il a invité ces derniers à «ne pas souscrire à la tentative de l’Espagne d’instrumentaliser l’Europe […] afin de persister dans son refus d’assumer sa responsabilité historique avec le Maroc alors même que sa crédibilité est en jeu», allusion faite au rôle de l’Espagne dans le dossier du Sahara marocain.
Avant l’adoption jeudi de cette résolution, le parlement européen devrait prendre l’avis de l’exécutif européen qui sera donné par la commissaire à l’égalité, Helena Dalli.
Ce qui est sûr le Maroc serait prêt à étaler le grand jeu sur la table, car il dispose de cartes solides dans les domaines de la coopération avec l’UE et surtout avec l’Espagne, son principal partenaire, aussi bien dans le domaine économique que dans les sujets plus sensibles de l’immigration clandestine, de la lutte contre le trafic de drogue, du terrorisme djihadiste et du renseignement sécuritaire en général.
L’exclusion des ports espagnols de l’opération Marhaba 2021 et la redirection des Marocains résidant en Europe vers les ports français de Sète et italien de Gènes est un avant goût de la nouvelle bataille qui profile à l’horizon entre Rabat d’une part et Madrid et Bruxelles d’autre part.