Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian a mis en garde, lundi, lors de l’université d’été de la Défense, contre le risque «d’éparpillement» des éléments de l’organisation de l’Etat Islamique (EI) vers la Tunisie ou l’Egypte, une fois délogés de leurs «places fortes» qu’ils occupent sur le territoire libyen.
«Il nous faut commencer à appréhender sérieusement la question de l’éparpillement des terroristes, une fois Syrte, peut-être demain Benghazi» seront reprises aux djihadistes, a estimé Le Drian. Il a souligné qu’«indirectement, cela va présenter de nouveaux risques et pour la Tunisie et pour l’Egypte», déplorant l’absence de concertation entre l’ensemble des Etats voisins de la Libye pour examiner ce risque.
Soutenues par les raids de l’aviation américaine, les forces libyennes progouvernementales ont lancé samedi dernier, une nouvelle offensive contre le dernier réduit djihadiste à Syrte, le principal bastion de ce mouvement en Libye, distant de 450 kilomètres à l’est de la capitale, Tripoli.
Même si le groupe EI perd cette ville, il pourrait toujours constituer une menace dans ce pays. D’après des sources françaises et américaines, il y entre 5.000 et 7.000 combattants de l’organisation de l’EI répartis sur l’ensemble du territoire libyen.
La ville de Syrte est tombée en juin 2015 dans l’escarcelle des djihadistes, qui ont tiré profit de l’instabilité que connaît la Libye depuis le déclin du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis cette date, ce pays est devenu le théâtre d’affrontements entre groupes armés et est confronté à une profonde crise politique interne.