L’ambassadeur malien en France a été rappelé hier jeudi à Bamako pour avoir accusé la veille, des soldats français de «débordements» dans les quartiers chauds de Bamako, des propos jugés «faux et inacceptables» par Paris.
Intervenant mercredi, devant la commission Défense du Sénat français, l’ambassadeur du Mali, Toumani Djimé Diallo avait dénoncé les «problèmes» posés selon lui, par la Légion étrangère sur le sol malien.
Mentionnant explicitement les soldats de la Légion étrangère, pourtant absents de la capitale malienne selon l’état-major, il a déclaré que les soldats français se retrouvaient dans les quartiers chauds de Bamako, « tatoués sur tout le corps, en train de rendre une image qui n’est pas celle que nous connaissons de l’armée (française)».
Ces propos ont provoqué la colère des autorités françaises, alors que la force Barkhane fait face depuis de nombreux mois, à la montée d’un sentiment anti-français au Sahel, et qu’elle redouble parallèlement d’efforts pour tenter d’enrayer la spirale des violences dans la région.
Le cabinet de la ministre des Armées a rappelé qu’il n’y avait «quasiment plus de soldats français stationnés à Bamako», depuis août 2014. Fin 2019, après avoir perdu 13 soldats dans une collusion entre deux hélicoptères en opération au Mali, la France s’était déjà montrée ouvertement agacée par le soutien trop timide de la part notamment des autorités sahéliennes, dont le Mali.
Avant d’être rappelé à Bamako, l’ambassadeur malien avait été convoqué hier jeudi au ministère français des Affaires étrangères qui lui a exprimé son indignation. Le Mali a également décidé hier jeudi de dépêcher en France son ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé pour rectifier le tir.