L’Algérie menace de couper le robinet du gaz à l’Espagne

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Dans un contexte de tensions diplomatiques de l’Algérie avec Madrid et Rabat autour du Sahara occidental, le ministère algérien de l’Energie a menacé hier mercredi de rompre le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si cette dernière venait à l’acheminer «vers une destination tierce».

Le ministère algérien a averti que tout acheminement de « quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considérée comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols ».

Cette mise en garde intervient alors que le ministre algérien de l’Energie et des mines Mohamed Arkab déclare dans un communiqué avoir été informé par son homologue espagnole Teresa Ribera de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME), par lequel une partie du gaz algérien arrivait en Espagne avant sa fermeture.

Or ce gazoduc, qui passe par le Maroc, a été fermé par Alger en octobre après la rupture en août de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transitait par son territoire.

Alger craint que le fonctionnement du GME en sens inverse ne profite au Maroc, d’autant plus que le gouvernement espagnol a annoncé en février qu’il allait aider Rabat à « garantir sa sécurité énergétique » en lui permettant d’acheminer du gaz à travers le GME après qu’Alger ait cessé de l’alimenter.

Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40% du gaz naturel importé par l’Espagne, dont l’essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.

Mais les relations se sont tendues entre Alger et Madrid depuis le changement de position radical le 18 mars dernier de l’Espagne sur la question du Sahara marocain, en apportant publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain, ce qui a suscité la colère du régime algérien.