La justice thaïlandaise a libéré lundi Anon Nampa, figure de proue du mouvement pro-démocratie dans ce pays. Inculpé pour insulte à la monarchie, cet activiste a passé plus de 200 jours en détention.
A sa sortie de la prison de Remand à Bangkok, cet avocat âgé de 37 ans, vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon noir, a été accueilli par bon nombre de ses sympathisants. Un tribunal de la capitale thaïlandaise venait de lui accorder une libération sous caution.
« Tant que le pays ne sera pas démocratique, les prisons seront la maison des militants », a affirmé Anon Nampa devant la presse à l’extérieur du centre pénitentiaire. Dans la foulée, il a assuré qu’il se conformerait aux conditions de la libération sous caution arrêtées par le tribunal, mais n’a pas exclu de s’exprimer par des discours au cours de futurs meetings.
Ses partisans répétaient son nom et brandissaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire : « Libérez nos amis ». Sur les photos prises avec ses sympathisants, Anon Nampa a effectué le salut à trois doigts caractéristique des militants pro-démocratie.
Les protestations organisées par les étudiants en 2020 pour exiger la démission du chef du gouvernement thaïlandais, Prayut Chan-o-cha, et appeler à la réforme de la monarchie dans ce pays, un sujet tabou, ont faibli depuis en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 et de l’interpellation par les autorités de la majorité des têtes d’affiche de ces manifestations. Environ 160 activistes ont été inculpés sur la base de la sévère législation thaïlandaise sur la diffamation royale qui prévoit une peine de réclusion pouvant aller jusqu’à 15 ans par grief.