Pékin a officiellement rétrogradé hier dimanche sa représentation diplomatique en Lituanie au rang de «chargé d’affaires», en guise de protestation contre l’ouverture en juillet dernier, par Taïwan d’une ambassade «de facto» à Vilnius, la capitale de la Lituanie.
Il s’agit de la première ambassade taïwanaise dans un pays d’Europe depuis dix-huit ans, dont l’ouverture a crée des tensions entre la Chine et la Lituanie. Pékin considère cette initiative comme un affront à sa «souveraineté et aux normes fondamentales des relations internationales».
La Chine considère l’utilisation par la Lituanie de l’appellation «bureau de représentation de Taïwan» comme un écart diplomatique important et un abandon de l’engagement politique pris lors par Vilnius de l’établissement de relations diplomatiques avec la Chine, en référence à la «politique d’une seule Chine», selon laquelle les pays reconnaissent officiellement le gouvernement chinois plutôt que celui de Taïwan.
La Lituanie a dit regretter la décision de la Chine, mais soutient que son adhésion à la politique «une seule Chine», qu’elle a réaffirmée, ne l’empêche pas d’étendre sa coopération avec Taïwan, y compris par l’établissement de missions non-diplomatiques.
L’annonce en juillet de l’ouverture de cette ambassade de facto avait déclenché le rappel de l’ambassadeur chinois en Lituanie à Pékin. Les autorités chinoises ont aussi exigé que Vilnius de rappeler son ambassadrice en Chine, ce qui a été fait. Pékin a également interrompu la circulation des trains de marchandises à destination et en provenance de la Lituanie.
La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire et a juré de reprendre l’île autonome un jour, par la force si nécessaire. Si seulement 15 pays reconnaissent officiellement Taipei par rapport à Pékin, le soutien international à Taïwan s’est accru depuis l’arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping, avec notamment une multiplication ces derniers mois, des échanges de visites diplomatiques non officielles entre des responsables taïwanais, européens et américains.