La police indienne a annoncé hier mercredi, l’ouverture d’une enquête après avoir recueilli des éléments de preuve «crédibles» sur les agressions sexuelles que de nombreuses indiennes auraient subies lors des célébrations du Nouvel an à Bangalore, dans le sud du pays.
La soirée du Nouvel an a été qualifiée par les internautes de « nuit de l’horreur ». Les journalistes du Bangalore Mirror présents sur place ont témoigné d’une « agression de masse éhontée » dans les rues de la ville. Pourchassées par des hommes, des femmes, qui participaient aux festivités du réveillon, ont été victimes d’attouchements, brutalisées et volées.
L’indignation suscitée par ces agressions a été renforcée par les déclarations du ministre de l’Intérieur de l’Etat du Karnataka, à la télévision The Times Now, affirmant que «des choses comme femmes harcelées ou maltraitées pendant des événements comme le Nouvel an arrivent » et que ces femmes avait été victimes d’agressions sexuelles « malheureuses » pour s’être vêtues à l’occidentale.
La police s’était refusée, dans un premier temps, à ouvrir une enquête, expliquant être dans l’attente de plaintes. Mais, après avoir passé au crible les images captées dans la nuit du nouvel an, par 45 caméras au centre-ville de Bangalore, où des centaines de fêtards s’étaient rassemblés, l’apparition entre autres, d’une vidéo dans laquelle on voit deux hommes à scooter agresser une jeune femme dans une allée a déclenché l’ouverture d’une enquête pour harcèlement sexuel, tentative de dévêtir les victimes et de les retenir contre leur gré.
Les crimes et délits sexuels font malheureusement partie du quotidien en Inde avec, selon le Bureau national du crime, plus de 34.000 viols commis en 2015, un chiffre qui serait selon toute vraisemblance inférieur à la réalité des faits, car de nombreuses femmes hésitent souvent à porter plainte de peur d’être rejetées par la société.
La violence faite aux femmes dans le pays a pris une nouvelle dimension au sein de l’opinion depuis la mort d’une jeune étudiante en médecine qui avait été violée à répétition par des hommes à bord d’un autobus en 2012.