L’ONG Human Rights Watch a publié mercredi un rapport dans lequel elle dénonce l’expulsion et l’agression depuis 2015, de plus de 100 000 réfugiés nigérians fuyant les exactions de la secte djihadiste nigériane Boko Haram.
Ce rapport de 60 pages est intitulé « Forcés à monter dans des camions comme des animaux : expulsions massives et abus par le Cameroun à l’encontre des réfugiés nigérians ». Il a été établi sur la base de témoignages de 61 demandeurs d’asile et réfugiés nigérians, recueillis entre le 23 juin et le 5 juillet 2017. Et ces témoignages font froid dans le dos.
Le Cameroun et son armée auraient torturé, agressé sexuellement et expulsé de force, au moins 100 000 réfugiés nigérians depuis début 2015. Au cours de cette période, plus de 4 000 personnes auraient ainsi été rapatriées dans l’enfer du Nord-Est nigérian.
Le porte-parole du gouvernement camerounais Issa Tchiroma Bakary a réagi aux accusations de Human Rights Watch en les jugeant « non fondées » et destinées à « jeter le discrédit sur le Cameroun ». Le gouvernement camerounais assure que les rapatriements dont il est question ne se font que sur la base du volontariat.
Plus de 60 000 réfugiés se trouvent aujourd’hui dans le camp de Minawao, établi depuis juin 2013 dans l’Extrême-Nord du Cameroun, dont la capacité d’accueil n’est pourtant que de 20 000 hommes. Les autorités camerounaises ont progressivement intensifié les contrôles à la frontière et dans le camp de Minawao depuis le premier attentat terroriste commis sur le territoire camerounais en mars 2014. Elles soupçonnent le camp de Minawao d’abriter « des membres de Boko Haram ».