Le journal britannique « The Guardian » vient de rapporter la formation prochaine d’une unité spécialisée dans les opérations psychologiques dont la mission sera de livrer une véritable guerre sur Internet, principalement contre le groupe de l’Etat islamique.
Selon « The Guardian », cette unité devrait être formée de 1 500 hommes et femmes, militaires ou civils et devrait voir le jour en avril prochain. Son champ de bataille de prédilection devrait être les réseaux sociaux. Leur mission sera de répandre la confusion dans les lignes ennemies, par exemple par la diffusion de fausses informations, et plus précisément le « contrôle réflexif ». Ce concept mis au point par des théoriciens soviétiques consiste à mener différentes sortes d’actions militaires destinées exclusivement à orienter l’adversaire dans la direction qu’on voulait lui voir emprunter. La cible principale de cette nouvelle unité sera l’Etat islamique. Le mouvement extrémiste sunnite a déferlé sur les réseaux sociaux depuis le début de son expansion en Irak et en Syrie en 2014 pour embrigader de nouvelles recrues et répandre sa propagande, grâce notamment à la publication de vidéos d’exécution d’otages. Ses djihadistes sont également à l’origine de cyberattaques comme l’a montré la récente série de piratages qui a visé les comptes Twitter et YouTube du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient, mais aussi de plus de 20 000 sites français depuis l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo.
La Grande-Bretagne suit les pas des Etats-Unis et d’Israël qui ont depuis longtemps déjà importer les différents conflits dans lesquels ils sont impliqués dans le cyberespace. Plus en retard encore dans ce domaine, la France vient de relever son budget cyberdéfense d’un milliard d’euros sur la durée de la loi de programmation militaire qui s’étend de 2014 à 2019. La Calid, le « gendarme » des systèmes informatiques de l’armée française doit doubler de taille dans les cinq ans et 400 spécialistes supplémentaires doivent être recrutés.