Les voix commencent à s’élever en France une semaine après l’attaque meurtrière contre le journal satirique Charlie Hebdo pour réclamer une révision dans la diplomatie française.
L’ancien Premier ministre français François Fillon prône une « révision des alliances » de la France, en particulier avec les pays arabes qui ont un langage équivoque avec le terrorisme et qui sont soupçonnés de le financer. Cette accusation vise le Qatar, pourtant allié de la France, qui est souvent accusé, plus de manière passive qu’active tout de même, d’aider les djihadistes du Sahel et soupçonné de soutenir au Proche-Orient des groupes extrémistes proches des Frères musulmans .
De même, certains experts estiment paradoxal que la France poursuive ses opérations extérieures contre le terrorisme sans réviser totalement sa posture de défense. L’Hexagone a en effet décidé de montrer sa détermination à poursuivre sa lutte contre le terrorisme malgré les attaques de la semaine passée. Ainsi, l’Assemblée nationale a voté mardi la poursuite des bombardements français contre l’Etat islamique mobilisant 800 soldats français ajoutés aux 3 000 maintenus au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, une opération de lutte contre les islamistes radicaux qui couvre la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso.
La mobilisation internationale en faveur de la France où de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part dimanche dernier à la marche républicaine en hommage aux victimes laisse penser que la France pourrait être moins isolée à l’avenir dans ses efforts de lutte contre le terrorisme. De nouvelles alliances, toutefois plus difficiles à mettre en œuvre avec des pays comme l’Iran ou la Russie, sont même envisagées.