Les services de secours nigérians ont fait état d’au moins 9 personnes tuées et 24 blessées dans les attentats-suicides commis samedi à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, une région régulièrement ensanglantée par les attaques des djihadistes de Boko Haram.
Ces attentats-suicides ont été menés par deux kamikazes, à dix minutes d’intervalle. D’après Mohammed Kanar, le porte-parole de la Nema, l’Agence nationale des services urgences, l’un des kamikazes a tenté de pénétrer dans le camp de déplacés internes de Bakassi, situé en banlieue de Maiduguri et qui abrite des Nigérians qui ont dû quitter leurs foyers en raison des violences, mais il a sauté à l’entrée, tuant quatre personnes.
L’autre kamikaze, qui était accompagné de deux personnes, a explosé quelques minutes plus tard près du dépôt d’essence du camp. La Nema a annoncé sur son compte Twitter que les blessés ont été évacués vers des hôpitaux. Ces attaques n’ont pas été revendiquées mais elles portent la marque de Boko Haram, d’autant plus que l’insurrection djihadiste s’en est, à de nombreuses reprises par le passé, pris à des camps de déplacés.
L’Etat de Borno et de larges parties des Etats voisins du nord-est du Nigeria payent depuis sept ans un lourd tribut à l’insurrection djihadiste de Boko Haram qui a fait depuis 2009 au moins 20 000 morts et 2.6 millions de déplacés. Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, habite 1.5 million de personnes réfugiées selon les travailleurs humanitaires. Une accalmie de plusieurs mois dans cette ville meurtrie avait été rompue par un attentat à la voiture piégée le 12 octobre dernier dans une gare routière, qui avait fait huit morts et une quinzaine de blessés.