Pendant un entretien avec son homologue chinois Wang Yang, le vice-premier ministre russe Dimitri Rogozine a annoncé le projet de la Russie et de la Chine de construire conjointement un avion à fuselage large basé sur les technologies des deux pays. Cette coopération entre les deux pays, qui cherchent à réduire leurs dépendances dans le domaine vis-à-vis des constructeurs aéronautiques européens et américains, est vue d’un mauvais œil par les Etats-Unis.
Le projet a été baptisé MS-21 et son coût total doit atteindre les 13 milliards de dollars. Sa production en série devrait être lancée en 2017 sous le nom Iak-242. Sa conception fait qu’il concurrencera le Boeing 737 et l’Airbus 320 et il pourra transporter entre 130 et 211 passagers. L’avion sera conçu essentiellement à partir de composants russes. Sur la question primordiale du moteur, les constructeurs russes ont envisagé dans un premier temps la possibilité d’utiliser le moteur américain Pratt and Whitney. Mais au final, ils devraient se décider pour le PD-14 actuellement testé par la compagnie russe Aviadvigatel. Les Russes sont parvenus à intéresser les Chinois à un projet de partenariat après les récents progrès qu’elle a enregistrée dans le domaine aéronautique. La Russie est parvenue en 2013 à construire 32 avions civils, dont 25 Superjets.
Mais cette coopération entre la Chine et la Russie préoccupe les Etats-Unis. D’une part, elle permettrait aux deux pays d’être moins sensibles à d’éventuelles sanctions occidentales. D’autre part, Washington doit jouer les funambules entre sa nécessité d’être partenaire avec la Chine dans le domaine de la sécurité internationale et la menace que pourrait représenter dans « certains cas » l’Empire du Milieu comme l’a annoncé la stratégie militaire nationale des Etats-Unis récemment rendue publique.