Dans un récent rapport, Amnesty International a accusé les gouvernements européens d’être complices dans les violations des droits fondamentaux des réfugiés et des migrants en Libye.
Dans ce rapport intitulé «Libya’s dark web of collusion» et publié ce mardi, l’ONG internationale s’en prend aux Etats membres de l’Union Européenne (UE).
Afin d’empêcher les migrants de traverser la mer Méditerranée, explique le rapport, l’Europe appuie un système d’abus et d’exploitation des réfugiés et migrants en Libye, où les gardes-côtes, les services de détention et les passeurs font partie de ce système complexe.
Les politiques mises en œuvre par certains pays européens sont remises en cause compte tenu de leur impact sur les migrants, qui se retrouvent ainsi bloqués en Libye. C’est le cas par exemple de l’Italie dont plusieurs mesures ont abouti à la fermeture des routes migratoires via la Méditerranée.
Par ailleurs, Amnesty critique dans son rapport, la coopération entre l’UE et les acteurs libyens, estimant que le fait d’assurer l’équipement et la formation des gardes-côtes libyens, l’Europe est complice des crimes et abus commis sur le territoire libyen.
L’ONG souligne que les gouvernements européens omettent sciemment d’exiger des autorités libyennes de remédier aux violations dont sont victimes les migrants dans leur pays.
De plus, l’UE n’exige pas de Tripoli de reconnaître l’existence des réfugiés, sa seule priorité étant la fermeture de la route migratoire de la Méditerranée centrale.
D’après des statistiques de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), la Libye comptait 416.556 migrants en fin septembre dernier.