Allemagne : le cumul d’emplois gagne du terrain

emploi-allemandsActuellement, environ 2,66 millions d’Allemands cumulent deux emplois pour nouer les deux bouts. Une caractéristique plutôt américaine qui s’est exportée outre-rhin au fil des années.
Plusieurs observateurs parlent de l’américanisation du marché du travail en Allemagne. Autrement dit, c’est le phénomène du cumul de deux emplois de plus en plus fréquent dans la première économie européenne. Selon les dernières estimations, ils seraient 2,66 millions d’Allemands – soit 9,1 % de la population active allemande contre 4,3 % une décennie plus tôt – à s’y plier pour réunir leur budget mensuel. Et, rien qu’en l’espace d’un an, cette population a augmenté de 2,3 % selon des informations de l’Agence Fédérale de l’Emploi (BA). Une tendance liée, selon la plupart des analyses, à la paupérisation des travailleurs allemands suite à la libéralisation du marché du travail. Pour preuve, l’Institut Allemand de Recherche Economique (DIW) a constaté que le salaire moyen a reculé de 4,2 % depuis 2003 : ainsi, par exemple, un employé qui touchait une rémunération de 1290 euros en l’an 2000 en a perdu 242 euros dix ans après. Paradoxalement, ce n’est pas le cas pour les plus riches : ainsi, toujours en 2000, le cadre qui était payé 5368 euros a plutôt obtenu une augmentation de 113 euros.
Plus parlant, aujourd’hui, la moitié des Allemands les plus pauvres ne concentrent qu’1 % des richesses du pays ; pourtant, en 1998, ils en détenaient … 4 %. Cela a fait de l’Allemagne le deuxième pays européen qui abrite la part la plus importante des employés pauvres. D’après une étude de l’Institut de Recherche sur le Marché du travail et les Professions de Nuremberg (IAB), 7 millions de travailleurs allemands – soit environ le quart de la population active – touchent moins des deux tiers du salaire moyen national. Celui-ci s’élève à 9,54 euros bruts par heure de travail. Dans ce contexte, près de 5 millions de personnes n’ont pas d’autre choix que de recourir aux jobs rémunérés à 450 euros le mois ou à des emplois assistés payés 1 euro par heure, des dispositifs conséquents aux lois Hartz IV.

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