Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a décidé d’ouvrir ce vendredi une enquête sur les violations des droits de l’Homme commises en Libye depuis 2014. Les 47 Etats membres du Conseil ont adopté à l’unanimité une résolution en ce sens à l’initiative du groupe des pays africains, du groupe des pays arabes et de plusieurs pays de l’Union européenne dont la France et le Royaume-Uni.
Cette résolution demande l’envoi « d’urgence » d’une mission en Libye. Les enquêteurs qui la composeront auront pour objectif l’établissement des faits et des circonstances et doivent présenter un premier rapport oral en septembre avant un rapport écrit dans un an lors de la 31ème session du Conseil. La résolution condamne « les actes terroristes, les prises d’otages et les violences contre les civils perpétrés par l’Etat islamique et d’autres organisations terroristes ». Elle exhorte toutes les parties à mettre fin immédiatement aux violences et à s’impliquer « dans le dialogue » de manière à mettre en place un gouvernement d’unité nationale et presse le gouvernement reconnu à prendre part aux investigations et à juger les responsables des violations.
Le chaos en Libye depuis le renversement en 2011 de Mouammar Kadhafi créé un terrain favorable à toutes sortes d’abus et d’exactions. La Cour Pénale Internationale avait été saisie dès février 2011 pour enquêter sur les crimes commis lors de la révolte populaire mais le manque de moyens et la situation politique et sécuritaire instable ont empêché l’instance judiciaire de s’acquitter de sa mission. Selon une déclaration cette semaine à Genève d’un des responsables de la Misnul, la Mission des Nations unies pour la Libye, les Libyens armés seraient actuellement dix fois moins nombreux que lors de la révolte de 2011 mais leur nombre se situerait encore entre 200 000 et 300 000.