La tension créée entre l’Algérie et le Maroc, par un discours critique du président Bouteflika sur le Sahara, et qualifié par Rabat de « provocateur » et d’« agressif », a baissé de tonalité avec le retour de l’ambassadeur marocain ce lundi à son poste à Alger.
Mais, selon des diplomates basés à Alger, ce n’est que partie remise. Tant que le conflit du Sahara Occidental n’est pas définitivement réglé, estiment-ils, les relations maroco-algériennes ne seront jamais au beau fixe. Le maintien des frontières fermées depuis presque 20 ans, est une preuve incontestable qu’Algérien et Marocains sont encore loin d’une véritable normalisation.
Le discours adressé le 28 octobre dernier à une rencontre sur le Sahara à Abuja, et dans lequel le président algérien Abdelaziz Bouteflika plaide pour la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme au Sahara, a été telle une étincelle qui a déclenché cette mini-crise diplomatique entre les deux frères-ennemis.
Il savait d’avance que pour les Marocains, l’affaire du Sahara est sacrée et constitue une ligne rouge que même les Etats-Unis, pourtant un allié stratégique, ne sont autorisés à franchir.
Par ailleurs, le médiateur de l’Onu pour le Sahara, Christopher Ross est confronté depuis 2009, à l’instar de ses prédécesseurs, à toutes les peines du monde pour convaincre l’Algérie et le Maroc de se mettre d’accord sur une solution négociée acceptable par toutes les parties au conflit. Ross sait pertinemment que la solution du conflit est entre les mains des deux pays.
Chacun des deux principaux protagonistes, le Maroc et l’Algérie, continue à camper dans sa position initiale. Le Maroc propose une large autonomie pour la zone contestée, alors qu’au début du conflit il revendiquait la pleine souveraineté sur l’ancienne colonie espagnole, tandis que l’Algérie continue à réclamer un référendum d’autodétermination.
En définitive, estiment les mêmes observateurs, Rabat et Alger sont condamnés, un jour ou l’autre, à régler à l’amiable ce différend territorial qui n’arrange aucun des deux pays, en leur faisant perdre de précieux points de leur PIB et en bloquant tout le processus d’intégration maghrébine.