Malgré l’imminence d’une intervention militaire étrangère en Syrie, un certain scepticisme demeure sur les preuves qui justifient la certitude des pays occidentaux sur l’utilisation par le régime de Bachar al-Assad d’armes chimiques.
Alors que les enquêteurs de l’ONU poursuivent leurs investigations sur le terrain, les éléments suivants pourraient expliquer la certitude des grandes puissances occidentales sur l’emploi d’armes chimiques par Bachar al-Assad. Hier mardi, le magazine en ligne Foreign Policy a révélé une conversation interceptée par les services secrets américains. Au cours de cette conversation, un responsable du ministère syrien de la Défense demandait au chef de l’unité des armes chimiques des réponses sur une frappe à l’agent neurotoxique. Un peu plus tôt dans l’année, en mai, deux journalistes du quotidien français Le Monde, après plusieurs semaines d’enquête sur le terrain, avaient rassemblé une série de preuves de l’usage d’armes chimiques en Syrie. Un laboratoire avait confirmé la présence gaz sarin dans les échantillons rapportés par les journalistes. Enfin, des témoignages émanant de l’UOSSM (Union des Organisations Syriennes de Secours Médicaux) affirment que l’injection d’atropine à des survivants de bombardements s’accompagne chez ces derniers d’un soulagement immédiat. Or l’atropine est un antidote aux effets des gaz toxiques.
L’attaque du 21 août dans la banlieue de Damas, qui aurait fait entre 500 et 1 300 morts, a précipité la réaction internationale. Les Etats-Unis se disent sûrs de la responsabilité du pouvoir syrien dans l’utilisation d’armes chimiques malgré quelques incertitudes sur la chaîne de décision au sein du régime de Bachar al-Assad. Même si cette fois-ci l’unanimité est plus grande, les évènements en Syrie rappellent ceux en Irak où des informations erronées avaient « justifié » l’invasion par les Etats-Unis de l’Irak de Saddam Hussein.