Les observateurs s’attendent de plus en plus à une intervention militaire occidentale en Syrie depuis le durcissement de ton des pays occidentaux après la supposée attaque chimique attribuée au régime de Bachar al-Assad sur un site à proximité de Damas. Mais devant le véto de la Chine et de la Russie, ils devront recourir à d’autres moyens que le Conseil de sécurité pour légitimer leur action.
Les pays intervenant pourraient alors se retrancher derrière l’article 51 de la Charte des Nations unies qui évoque « le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ». Cet article pourrait être évoqué par la Turquie ou Israël en raison des violences commises à leurs frontières avec la Syrie. La résolution « Union pour le maintien de la paix » adoptée en 1950 est une autre alternative. Elle permet à l’Assemblée générale des Nations unies d’agir contre une menace contre la paix ou un acte d’agression quand l’unanimité n’a pu se faire au sein du Conseil de sécurité. Il faudrait pour cela que l’action recueille la plus large majorité possible.
L’éventualité d’une intervention militaire se précise. La Maison-Blanche se dit sûre de l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad. Selon le Premier ministre australien, dont le pays prendra la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU le mois prochain, le président américain Barack Obama réfléchirait à « toute une palette d’options » contre la Syrie. La Turquie s’est déclarée prête à participer à une coalition. Hier matin, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague jugeait possible une action « sans une unité complète du Conseil de sécurité ». Et enfin, toujours hier lundi, une réunion des chefs d’état-major des forces armées de plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, et moyen-orientaux s’est tenue à Amman.