Les violences intercommunautaires entre la minorité sunnite au pouvoir sous Saddam Hussein et la majorité chiite actuellement au pouvoir ne cessent de gagner en ampleur. Cette augmentation fait craindre un retour à l’état de quasi guerre civile qu’a connu le pays entre 2006 et 2007.
Le mois de juillet est déjà le plus meurtrier depuis plus d’un an avec à son bilan plus de 640 morts. Aujourd’hui même, des sources policières et médicales ont rapporté la mort de neuf policiers irakiens dans l’attaque au mortier et à l’arme automatique d’un commissariat dans le nord du pays par un groupe armé. La soirée de la veille avait également été très meurtrière. Des attentats à la bombe avaient visé quatre mosquées sunnites de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, à Kout à 160 kilomètres au sud-est de Bagdad et à Dora un quartier sud de la capitale, pendant les prière nocturnes du mois de Ramadan. Des responsables ont fait état d’un bilan de 12 morts et d’une cinquantaine de blessés. Le weekend dernier, une vague d’attentats à la voiture piégée avait fait des dizaines de morts et des centaines de blessés.
Dix-huit mois après le retrait des troupes américaines du pays, l’Irak, l’un des tout premiers producteurs de pétrole au monde, est toujours aussi divisé. Les sunnites en Irak se sentent marginalisés par le gouvernement dirigé par le Premier ministre chiite Nouri Al-Maliki, soutenu par l’Iran. Leur révolte est menée par les grandes tribus sunnites du nord du pays, mais surtout par Al-Qaïda en Irak qui gagne en importance et multiplie les attentas contre les institutions de l’Etat. Seule la partie kurde de la population au nord du pays, de plus en plus indépendante du pouvoir central, vit en paix.