Pétrole : l’hégémonie saoudienne menacée par les Etats-Unis

petrole-etatsunisL’Agence internationale de l’Energie avait estimé en novembre dernier que les Etats-Unis pourraient devenir premier producteur mondial de pétrole d’ici 2020 au lieu et place de l’Arabie saoudite. Et malgré les risques que cette situation présenterait pour son économie, le royaume wahhabite tergiverse encore dans l’attitude à adopter.
Les estimations de l’Agence Internationale de l’Energie reposent sur le développement rapide de l’industrie pétrolière de nouvelle génération américaine. Si cette situation se confirmait, les conséquences pour l’Arabie saoudite dans les circonstances actuelles pourraient être dramatiques sur le long terme. L’Arabie saoudite est dangereusement dépendante de sa production pétrolière.  Celle-ci garantit les nombreux services sociaux que le royaume accorde à ses 28 millions d’habitants. Des services qui ont encore augmenté dans la volonté du régime de combattre le mécontentement populaire né dans le sillage du Printemps arabe. Dans ce contexte, les voix au sommet du pouvoir ne s’accordent pas sur la démarche à suivre. En fin avril, le prince Turki al-Fayçal, ancien responsable de la principale agence de renseignement d’Arabie saoudite et actuel président du centre de recherches et d’études islamiques Roi Fayçal avait annoncé l’augmentation de 2.5 millions de barils par jour de la production pétrolière du Royaume d’ici 2020 pour la porter à 15 millions. Cette annonce avait été démentie quelques jours plus tard par le ministre saoudien des ressources minérales et pétrolières.
L’hypothèse que l’Arabie saoudite maintienne inchangée sa production pétrolière, avec les conséquences que cela implique, est renforcée par les déclarations d’un ancien responsable d’une société pétrolière saoudienne selon qui le royaume aurait surestimé jusqu’à 40% ses réserves pétrolières. Ce qui pourrait limiter la marge de manœuvre de l’Arabie saoudite, pour maintenir son niveau de vie, à tenter de maintenir le prix du pétrole à des niveaux élevés tout en réduisant le développement de nouvelles capacités de production pour contrebalancer toute hausse de production du côté américain.

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