São Vicente frappée par la tempête : familles endeuillées et flambée des prix

Six jours après la tempête qui a causé neuf morts sur l’île capverdienne de São Vicente, de nombreuses familles tentent de survivre dans un quotidien marqué par les pertes matérielles et la hausse vertigineuse des prix.

« Nous avons tout perdu : vêtements, meubles, nourriture. Dormir est un défi, sans draps ni électricité, avec un matelas qu’il faut mettre au soleil », raconte Jéssica Lopes, 32 ans, mère de deux enfants. Le riz qu’elle achetait 100 escudos lui coûte désormais 150. « Le salaire de mon mari est bas, je suis au chômage. Comment tenir ? » confie-t-elle, redoutant aussi les maladies liées aux eaux stagnantes.

Le phénomène touche toute l’île. Erickson Coronel, chauffeur de taxi, constate que la petite bouteille d’eau est passée de 45 à 80 escudos : « C’est presque le double, mais je comprends la situation. » La circulation reste perturbée, les routes étant encore endommagées.

Dans les commerces, la demande explose. « Les clients se ruent sur les produits de base : riz, pâtes, eau, produits d’hygiène », explique Leinira Dias, gérante d’un minimarché, déjà confrontée à des hausses sur les denrées importées d’autres îles. D’autres commerçants, comme Nilza Xalino, choisissent de maintenir des prix accessibles malgré leurs propres pertes.

Les inondations ont détruit ponts, routes et réseaux d’énergie. Une personne est toujours portée disparue. Face à ce « scénario dramatique », le gouvernement a décrété l’état de calamité pour six mois à São Vicente, Santo Antão et São Nicolau. Un plan d’aide prévoit des soutiens d’urgence aux familles et entreprises, financés par le Fonds national d’urgence.

Vendredi, un navire militaire portugais a accosté avec 56 soldats, du matériel de secours et une unité de dessalement pour l’hôpital. Timor-Oriental, la Guinée-Bissau et São Tomé-et-Príncipe ont déjà exprimé leur solidarité.

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