Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) réunis en sommet ordinaire hier dimanche à Accra, au Ghana, ont décidé de supprimer la plupart des sanctions économiques et financières imposées il y a six mois, au Mali.
Le gel des avoirs de l’Etat malien et ceux des entreprises publiques et parapubliques à la BCEAO, ainsi que le blocage des transferts de l’Etat malien via les systèmes de paiement de cette centrale ont paralysé l’économie du Mali et empêché l’Etat et les banques maliennes d’honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers étrangers.
La réouverture des frontières terrestre et aérienne a été entérinée par les dirigeants de la CEDEAO qui a par ailleurs validé le nouveau calendrier proposé par la junte d’une période de transition allant jusqu’à mars 2024.
En revanche, la CEDEAO s’est opposée fermement à la participation des autorités de la transition à la prochaine élection présidentielle. Elle a également maintenu les sanctions individuelles contre les membres de la junte au pouvoir, ainsi que les sanctions administratives à l’encontre du Mali comme la suspension du pays des organes de la CEDEAO jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.
Les dirigeants de la Cedeao ont aussi trouvé un accord avec le Burkina Faso pour un calendrier de 24 mois devant déboucher sur le retour des civils au pouvoir, à compter du 1er juillet 2022. Mais ils ont rejeté les 36 mois de transition proposés par la junte de la Guinée-Conakry sans annoncer de nouvelles sanctions, en attendant l’aboutissement des négociations sur un nouveau calendrier.
Pays enclavé au cœur du Sahel, la Mali a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. Cette crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantistes et djihadistes dans le Nord du pays.
Depuis l’été 2020, la CEDEAO, alarmée du risque de contagion de coups d’Etats militaires dans une région vulnérable, multiplie les sommets, les médiations et les pressions pour accélérer le retour des civils à la direction de ces pays.