Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron a perdu dans les grandes largeurs la majorité absolue (établie à 289 sièges sur 577) qui, pendant cinq ans, avait voté tous ses projets pratiquement sans les débattre.
A l’issue du second tour des législatives hier dimanche, les candidats macronistes Ensemble remportent 245 sièges, devant la coalition de gauche Nupes et ses alliés (137 sièges) et le Rassemblement national (RN) qui réalise une percée historique en remportant 89 sièges, alors qu’il ne comptait que huit députés élus en 2017.
Symboles de la gifle reçue, ont été battus à ce second tour des législatives, les chefs de file de la macronie à l’Assemblée, le président Richard Ferrand dans son fief du Finistère et le patron des députés LREM Christophe Castaner dans les Alpes-de-Haute-Provence, ainsi que trois ministres, Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Benin (Mer).
Les Républicains (LR), qui représentaient la deuxième force dans l’Assemblée nationale sortante, conservent quelque 70 députés avec leurs alliés de l’UDI et des centristes, un chiffre quasi inespéré vu leur crash à la présidentielle. Ils auront une position centrale dans l’Assemblée puisque le camp Macron aura besoin de voix pour atteindre la majorité absolue.
Ce second tour des législatives aura été marqué par la faible participation des électeurs. A 53,79%, le haut niveau d’abstention confirme, élection après élection, le désintérêt pour la politique qui se manifeste au sein de la population française depuis la mise en place du quinquennat.
Les résultats de ces législatives sont un franc désaveu pour le président Emmanuel Macron. Avec un paysage politique qui se retrouve fracturé en trois pôles de poids comparables, la coalition présidentielle, au centre, inaugure ce second quinquennat dans une situation de fragilité, d’incertitudes et de dépendance à l’égard des Républicains.
Elle est cernée à gauche par la Nupe et à droite par le Rassemblement national, hostiles tous deux au président et qui ne manqueront pas de jouer pleinement leurs rôles d’opposants au sein de la nouvelle coalition.