Une vingtaine de villageois nigériens ont été tués dans la nuit du 7 au 8 mars dans la région de Diffa, non loin de la ville éponyme, dans le lit du lac Tchad, à l’extrême Est du Niger, par des hommes armés de Boko Haram qui auraient profité du tarissement des eaux du lac Tchad pour traverser à pied les villages où ils ont commis le carnage.
Selon un élu de la commune de Gueskérou, dans le sud-est du pays, proche du Nigeria, située à une trentaine de kilomètres de Diffa, la grande ville du Sud-Est nigérien, les assaillants répartis en plusieurs groupes, ont traversé à pied et à cheval la rivière de la Komadougou Yobé asséchée, avant d’attaquer les villages. Au moins cinq villages ont été ciblés par ces attaques menées en pleine nuit.
La vingtaine de morts est répartie entre les villages de Lada, Assaga, Ngarwa, Belatumbé et Fiego où une femme a été enlevée. Des blessés dont le nombre n’a pas été précisé ont été admis dans des centres hospitaliers. Jusqu’à hier après-midi, le gouvernement nigérien n’avait pas confirmé officiellement ces attaques.
Des experts estiment que ces incursions des éléments de Boko Haram dans les villages situés au bord du lac Tchad étaient prévisibles avec l’assèchement des eaux de la Komadougou Yobé, la frontière en le Niger et le Nigeria étant poreuse dans cette partie. La possibilité de traverser à pied ou à cheval à tout moment reste possible jusqu’au retour des grandes eaux en juillet prochain.
Depuis 2015, cette région du sud-est du Niger est exposée aux raids meurtriers des djihadistes nigérians de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), sa branche dissidente. Dans sa partie ouest, proche du Mali et du Burkina Faso, le Niger doit également faire face aux attaques de groupes djihadistes sahéliens, dont l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).