La Corée du Sud a annoncé ce mercredi avoir procédé à des tirs de semonce contre un patrouilleur nord-coréen qui tentait d’intervenir après la saisie par Séoul d’un navire nord-coréen et l’arrestation de ses sept membres d’équipage.
Un représentant du ministère sud-coréen de la Défense a révélé qu’après les tirs de semonce, le patrouilleur nord-coréen a fait demi-tour en direction du nord, et que les sept membres d’équipage du bateau saisi sont interrogés par les autorités.
Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, ces derniers ont affirmé aux autorités avoir franchi la frontière maritime intercoréenne à la suite d’une «erreur de navigation» et ont demandé à retourner en Corée du Nord. Cette information n’a pas été confirmée officiellement.
La mer Jaune, au large de la péninsule coréenne, a été le théâtre à maintes reprises, d’affrontements militaires entre les deux Corées le long de la frontière maritime intercoréenne contestée par Pyongyang.
L’un des incidents les plus meurtriers est survenu en 2010 quand un navire de guerre sud-coréen a été torpillé par un sous-marin nord-coréen, tuant 46 marins, mais Pyongyang avait démenti toute implication dans cette attaque.
Au vu de tous ces précédents, tout patrouilleur franchissant la frontière maritime de facto prend inévitablement une dimension politique, renforcée par le contexte particulier dans lequel s’est produit cet incident.
Premièrement parce ce dernier incident s’est produit à la veille de l’élection présidentielle en Corée du Sud. Ensuite, il intervient dans un contexte de tensions accrues entre Séoul et Pyongyang qui, depuis le début de l’année, a procédé à un nombre record de tirs de missiles balistiques.
Enfin, la pandémie de Covid-19, pour laquelle la Corée du Nord a choisi de s’isoler du reste du monde afin de se protéger du virus, pourrait compliquer le rapatriement des marins nord-coréens, d’autant plus que la Corée du Sud est confrontée à une vague du variant Omicron, avec plus de 200.000 nouveaux cas quotidiens. Selon les autorités sanitaires, plus d’un million d’habitants testés positifs sont actuellement à l’isolement chez eux.