La haute Cour régionale de Coblence, dans l’ouest de l’Allemagne, a a condamné ce jeudi, à la prison à vie, le Syrien, Anwar Raslan, reconnu coupable de la mort et de la torture de prisonniers dans un centre de détention secret du pouvoir à Damas entre 2011 et 2012.
Les juges ont retenu la culpabilité de cet ancien colonel des services de renseignement syriens pour le meurtre de 27 personnes dans le centre de détention d’Al-Khatib, dit aussi branche 251.
Anwar Raslan, qui dirigeait le service des enquêtes de la branche 251 du tentaculaire appareil de sécurité syrien, est resté muet tout au long du procès fleuve entamé le 23 avril 2020.
Mais en mai 220, ses avocats avaient lu une déclaration écrite dans laquelle l’ancien officier niait son implication présumée dans la mort et la torture de détenus, une affirmation répétée début janvier, avant que la Cour ne se retire pour délibérer.
En détention provisoire depuis trois ans, Anwar Raslan, 58 ans, n’a jamais fait mystère de son passé lorsqu’il trouva refuge à Berlin avec sa famille en 2014 et ses défenseurs n’ont cessé depuis d’arguer qu’il avait fait défection dès 2012 et avait tenté de ménager les prisonniers.
Ce procès était le premier au monde lié aux exactions attribuées au régime de Bachar al-Assad et la condamnation d’Anwar Raslan la deuxième après celle, en février 2021, d’Eyad al-Gharib, un ancien agent plus subalterne du renseignement syrien, à 4 ans et demi de prison.
Pour ces procédures, l’Allemagne applique le principe juridique de la compétence universelle qui permet à un Etat de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves, quels que soient leur nationalité et l’endroit où ils ont été commis.
Par ailleurs, un autre procès lié au régime syrien, celui d’un médecin réfugié en Allemagne, doit s’ouvrir jeudi prochain à Francfort.