L’armée israélienne a signé hier dimanche, une série de décrets rendant «illégales» jusqu’en Cisjordanie occupée, six ONG palestiniennes, dont certaines œuvrant pour la défense des droits humains et des prisonniers, soupçonnées de mettre «en péril la sécurité de l’Etat d’Israël».
Cette décision est une mise en œuvre de celle prise le 22 octobre dernier, par le ministère de la Défense de placer ces ONG sur sa liste noire en raison de leurs présumés liens avec le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), un groupe marxiste considéré comme «terroriste» par les Etats-Unis et l’Union européenne.
En mai, le Shin Beth, le service secret intérieur israélien, avait accusé ces organisations d’avoir détourné des fonds de «plusieurs pays européens» au profit du FPLP, une source israélienne affirmant que «des dizaines de millions de dollars» avaient été transférées sans «qu’aucun des gouvernements ne sache où allait l’argent».
Le dossier s’appuie sur des entretiens avec Saïd Adebat, un «membre actif» du FPLP licencié pour détournement de fonds par le «Health work committees», une organisation palestinienne pour laquelle il travaillait et qui ne fait pas partie des six ONG qualifiées de «terroristes».
Saïd Abedat a affirmé à la police israélienne que les employés des six ONG palestiniennes sont pour la plupart des agents du FPLP. Mais le dossier ne contient aucune contre-vérification de ce témoignage et rien ne semble étayer ces propos. Les six ONG, qui soutiennent ne pas avoir eu accès aux preuves à leur encontre, nient tout lien avec le FPLP.
Un dirigeant du FPLP a même déclaré à l’AFP (Agence France Presse) que, malgré des positions communes comme l’opposition à l’occupation israélienne en Cisjordanie et le soutien au BDS, la campagne de boycottage d’Israël, il n’y avait « aucun lien » effectif entre ces six ONG et son mouvement.
Malgré tout, la mesure des autorités israéliennes devrait compliquer le travail de ces organisations, dont certaines reçoivent des fonds européens, qui pourraient voir leurs finances s’assécher et les déplacements de leurs membres limités. Les six ONG ont 14 jours pour interjeter appel de cette décision.