Après un plus bas historique (-6.8% sur un an) au premier trimestre et un rebond (+3.2%) au deuxième trimestre, le Bureau national des statistiques (BNS) a annoncé hier lundi que le Produit Intérieur Brut de la Chine a progressé de +4.9% au troisième trimestre de cette année, un mieux de l’économie visible dans plusieurs de ses composantes.
En septembre, les ventes de détail, indicateur clé de la consommation, se sont inscrites à leur plus haut niveau depuis le début de l’année (+3.3% sur un an). La production industrielle a elle aussi réalisé le mois dernier sa meilleure performance de l’année (+6.9%). La croissance de l’investissement en capital fixe s’affiche sur les neuf premiers mois de l’année en hausse de +0.8% sur un an, repassant pour la première fois cette année en territoire positif.
Sur le front de l’emploi, le taux de chômage, mesuré en Chine uniquement dans les zones urbaines et excluant de fait les millions de travailleurs migrants fragilisés par la pandémie, s’est établi en septembre à 5.4% contre 5.6% le mois précédent. Après avoir atteint en février le record absolu de 6.2% de la population active urbaine, il reste supérieur à son niveau d’avant le Covid-19.
Et le secteur de l’exportation, un pilier de l’économie chinoise, reste particulièrement vulnérable au moment où les principaux partenaires commerciaux de Pékin, en particulier l’Union européenne, font face à une nouvelle vague de contaminations.
Les experts s’attendent à ce que l’économie chinoise continue à prendre de la vigueur ces prochains mois, à la faveur de la consommation intérieure et des fêtes de fin d’année, généralement propices aux exportations. La Chine devrait être la seule des grandes économies à afficher une croissance positive cette année. Mais, selon le BNS, les « risqus et incertitudes » persistent.
Premier pays touché l’an dernier par le nouveau coronavirus et premier pays à avoir relancé son activité, la Chine apparaît comme un baromètre de la reprise espérée de l’économie mondiale, étant donné le poids qu’elle y a.
Ce poids s’est encore accru depuis la pandémie de Covid-19. Selon une note publiée par l’assureur-crédit Euler-Hermes, 25% des exportations totales dans le monde proviennent désormais de Chine, contre 20% avant la pandémie. Une hausse inédite portée principalement par les fortes demandes en produits utilisés contre le Covid-19 et en produits liés au télétravail.