Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé hier mardi, dans une allocution retransmise sur une chaîne d’Etat, que 92 soldats, sous-officiers et officiers de l’armée tchadienne, ont été tués dans une attaque du groupe terroriste nigérian Boko Haram, à Boma, dans la province du Lac Tchad.
La télévision tchadienne a rapporté que le président s’est rendu en personne sur les lieux de l’attaque hier pour «s’incliner sur les corps» des 92 soldats morts, précisant que c’était «la première fois» que l’armée tchadienne perdait autant d’hommes.
L’attaque menée dans la nuit de dimanche à lundi, visait les militaires de la presqu’île de Boma, un camp se trouvant sur une île où tous les axes sont étroitement contrôlés par les éléments de Boko Haram.
Selon un militaire, elle a duré au moins sept heures, précisant que même les renforts envoyés ont été pris pour cible. Certains officiers présents sur place, évoquent sous couvert de l’anonymat, un bilan plus lourd que celui annoncé par le président.
Vingt-quatre véhicules de l’armée ont été détruits dont des blindés, tandis que du matériel militaire a été récupéré et emporté sur cinq hors-bord par les combattants de Boko Haram qui ont quitté les lieux sans s’inquiéter. Ils pourraient également avoir pris des militaires en otage.
Boko Haram multiplie ces derniers mois les attaques dans les îles marécageuses du bassin du lac Tchad, à la frontière avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun.
Les armées des pays de la région réunies au sein de la FMM (Force multinationale mixte), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad, avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants n’arrivent pas à neutraliser le groupe Boko Haram.
Selon les Nations unies, Boko Haram a fait 36 000 morts et près de 2 millions de déplacés dans le Nord-Est du Nigeria depuis le début de son insurrection en 2009, et l’extension de son action aux trois pays voisins.