L’ONU appelle l’Algérie à arrêter les expulsions massives des migrants africains

Le Haut Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme a demandé mardi à Genève au gouvernement algérien d’arrêter d’expulser massivement les migrants, dont ceux provenant d’Afrique noire.

Depuis début 2018, les migrants subsahariens vivant en Algérie ont fait l’objet d’une campagne d’arrestations systématique, suivie d’expulsions collectives. Le constat a été fait par une équipe de cet organisme onusien qui s’est rendue début mai à la frontière entre le Niger et l’Algérie. Ces experts sont passés par Niamey, Agadez et Arlit, où ils se sont entretenus avec 25 clandestins expulsés d’Algérie ces derniers mois et d’autres personnes démunies.

D’après ces témoignages, le gouvernement algérien effectue régulièrement des rafles massives de migrants subsahariens dans différentes villes du pays. Pour preuves, ils citent deux opérations d’expulsions massives menées les 10 et 19 avril dernier à Duira, dans la périphérie d’Alger ainsi qu’une autre à Boufarik, le 18 avril.

Selon le Haut Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme, certains clandestins ont été vite transférés au Niger tandis que d’autres ont été détenus dans des conditions infrahumaines dans des bases militaires à Blida et Zeralda, dans la banlieue d’Alger, ou dans un camp d’Oran, avant leur transfert à Tamanrasset (sud).

A partir de cette localité algérienne, les Nigériens sont acheminés en bus dans la ville nigérienne d’Agadez. Quant aux autres, ils sont transportés dans des camions à la frontière nigérienne où ils sont abandonnés.

L’expulsion collective des migrants, sans évaluation individuelle et hors de toute procédure légale, enfreint les engagements de l’Algérie en matière de droit international, a rappelé le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme, tout en signalant que ce pays maghrébin a ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants.

Cet organisme a demandé à l’Algérie d’appliquer les recommandations faites par le Comité des travailleurs migrants le 24 avril dernier, à savoir « amender sa législation régissant les procédures d’expulsion afin d’interdire expressément les expulsions collectives et s’abstenir de repousser les migrants à ses frontières ou de les renvoyer de force lorsque cela les exposerait au risque d’être persécutés ou soumis à la torture ou à d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradant ».

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