Moscou, la télévision d’Etat russe et l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme, ont annoncé la décision hier dimanche des rebelles syriens d’accepter d’évacuer la ville de Douma, qui constitue la dernière poche qu’ils tenaient dans la Ghouta orientale à l’est de Damas.
Près de 1.150 combattants blessés du groupe salafiste Faylaq al-Rahman, minoritaires dans cette enclave, largement contrôlée par Jaïch al-Islam, et des membres de leurs familles ont été évacués de Douma vers Idleb.
L’évacuation des rebelles de Jaïch al-Islam commencera à partir de demain mardi. Ces évacuations, qui devraient durer plus d’une semaine, sont le fruit d’un accord négocié par la Russie et qui prévoit la sortie de Douma, de tous les combattants du groupe islamiste Jaïch al-Islam, des membres de leurs familles et des civils qui le souhaitent.
D’après des sources russes et syriennes, les rebelles devront remettre aux troupes gouvernementales de Damas, leurs armes lourdes et moyennes et libérer tous les soldats et partisans du régime détenus dans leurs prisons. Ils devraient ensuite être évacués vers Jarablous et al-Bab, deux villes du nord syrien, dans la région d’Alep, sous contrôle d’insurgés.
Les rebelles et les habitants qui ne veulent pas partir auraient reçu des garanties russes qu’ils ne seraient pas inquiétés, mais les combattants qui resteront sur place rendront leurs armes légères après la formation du conseil local qui administrera la ville sous l’égide de Moscou et avec l’accord de Damas.
La police militaire russe se déploiera dans la ville, toutes les institutions de l’Etat syrien reviendront à Douma mais l’armée restera cantonnée aux entrées de l’ancien fief rebelle.
L’accord annoncé hier dimanche est le troisième du genre, les deux premiers ayant également été parrainés par la Russie et ont permis à deux groupes rebelles d’abandonner les territoires sous leur contrôle dans la Ghouta.
L’offensive dévastatrice lancée par le régime de Bachar al-Assad dans l’enclave a fait plus de 1.600 morts en cinq semaines. La reprise totale de la Ghouta, assiégée depuis cinq ans, marquerait une victoire retentissante mais tâchée du sang des innocents, pour le président Bachar al-Assad dans cette guerre qui ravage la Syrie depuis 2011.