La Minusma a publié un rapport préliminaire de l’enquête de sa section des droits de l’Homme qui confirme 34 cas de violation des droits de l’Homme commis dans la région de Kidal au nord du Mali.
Dans ce rapport sont pointés du doigt aussi bien le Gatia, un groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés, proche de Bamako, que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Le même rapport relève la découverte en fin de semaine dernière, de fosses communes dans le nord du pays, toujours dans la région de Kidal.
Ces 34 cas de violations des droits de l’Homme ont été confirmés près de la localité d’Anefis, sur 67 allégations qui ont fait l’objet d’enquête, et auraient été commises après la reprise des hostilités, début juin 2017, entre les deux groupes antagonistes.
D’après le chef de section droits de l’Homme de la Minusma, 23 de ces cas confirmés ont été perpétrés par le Gatia et 11 par la CMA. Le rapport fait état de huit cas d’exécutions sommaires, dans deux fosses communes et deux tombes individuelles, mais également de torture, d’enlèvements de personnes, de destructions volontaires et de vols de véhicules.
Le Gatia reconnaît certains cas de violation des droits de l’Homme perpétrés dans la région de Kidal, mais nie qu’ils aient été commandités par lui, tandis que la CMA affirme avoir pris les mesures qui s’imposaient contre certains de ses combattants qui avaient commis des « délits mineurs ».
Le Gatia et la CMA sont signataires de l’accord de paix d’Alger et sont supposés former les patrouilles mixtes du Mécanisme opérationnel conjoint (MOC), mais leur comportement sur le terrain paralyse le processus de paix.
Une forte tension règne entre les deux groupes, inquiétant grandement les Nations unies. D’après les médias locaux, environ 3 800 personnes seraient détenues par les groupes armés dans le nord du pays, arrêtées depuis la reprise des hostilités.