Quatre militaires tchadiens, dont un colonel de la Garde présidentielle, suspectés d’être impliqués dans le meurtre dans la nuit de mardi à mercredi, d’une dizaine de soldats prisonniers, ont été présentés hier jeudi, devant la justice, en vue de leur mise en examen, ont annoncé jeudi des sources militaires et judiciaires concordantes.
Les quatre suspects ont été présentés à la télévision de l’Etat. D’après l’une de ces sources, les suspects ont d’abord été déférés devant le tribunal en comparution immédiate. Mais celui-ci s’est déclaré incompétent dans cette affaire. Les suspects devraient ainsi être «confiés à un juge d’instruction» avant un éventuel «renvoi devant la Cour criminelle».
Dans la nuit de mardi à mercredi, un convoi qui transférait des individus en détention, certains en attente de jugement et d’autre déjà jugés, vers la prison de haute-sécurité de Korotoro, dans le nord du pays, a été pris en chasse et attaqué par des hommes armés à 60 kilomètres au nord de N’Djamena.
Une dizaine de militaires tchadiens, dont un officier supérieur, appartenant au contingent de la force-mixte Tchad-Soudan, tous en état d’arrestation pour des infractions non précisées, ont été abattus.
Les assaillants les ont faits sortir du convoi, triés, avant de les cribler de balles. Quelque 80 autres détenus du convoi ont pris la fuite au moment de l’attaque et sont toujours recherchés.
Cette attaque a été vivement condamnée et l’assassinat de prisonniers a été qualifié d’inacceptable par l’ensemble des défenseurs des droits de l’homme.