La Chine a annoncé l’arrivée hier mardi dans le pays du vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Kil-Song. Cette visite intervient dans un contexte de tensions bilatérales entre les deux alliés.
Le porte-parole de la diplomatie chinoise Geng Shuang a déclaré lors de son point de presse que le haut diplomate nord-coréen séjournera dans le pays jusqu’à samedi pour évoquer des « questions d’intérêt commun », sans entrer dans les détails. Il devrait rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et d’autres responsables. Si les échanges diplomatiques prévus pour cette visite sont présentés comme « normaux », il est très improbable qu’ils ne portent pas sur les tensions qui cristallisent depuis quelques mois les relations entre les deux pays.
Depuis longtemps sur le ban de la communauté internationale, la Corée du Nord a franchi un cap après le lancement le 12 février par Pyongyang d’un nouveau missile balistique et l’assassinat en Malaisie du demi-frère en disgrâce de l’homme fort du régime nord-coréen Kim Jong-Un. L’imprévisibilité de son allié a fini par exaspérer Pékin qui a annoncé la suspension de ses importations de charbon de Corée du Nord, une participation aux sanctions décidées par le Conseil de sécurité pour contrecarrer le programme nucléaire nord-coréen. Et cette mesure est loin de n’être que symbolique. Le charbon est la source la plus importante de devises étrangères pour la Corée du Nord et la plus grande partie est exportée vers la Chine. La mesure chinoise devrait laisser 300 000 Nord-Coréens sans travail. La Corée du Nord a réagi en accusant un « pays voisin » de procéder à des « démarches inhumaines ».