Le projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc à travers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest est entré dans sa phase de concrétisation, avec la réunion de travail présidée mardi à Casablanca par le Roi Mohammed VI pour accélérer l’étude de faisabilité de cette infrastructure sans précédent au niveau du Continent.
La réunion est intervenue peu de temps après que le Maroc ait reçu le feu vert de la part des pays d’Afrique de l’Ouest par lesquels le gazoduc devrait transiter. Il n’en a d’ailleurs pas fallu longtemps pour convaincre ces derniers des retombées socio-économiques dont bénéficieront les pays et zones traversées.
Long de près de 5 000 kilomètres, ce gazoduc devrait permettre de prolonger le West African Gas Pipeline qui relie depuis six ans le Nigeria au Ghana en passant par le Bénin et le Togo.
Initialement discuté entre le Président nigérian Muhammadu Buhari et le Roi Mohammed VI en marge de la COP22 qui s’est tenue en novembre dernier à Marrakech, ce projet gigantesque est considéré comme un exemple type de la vision sud-sud qu’essaie de mettre en place le Maroc et plus particulièrement le souverain chérifien lors de ses déplacements en Afrique.
Pour Rabat, cette méga-infrastructure gazière permettra de créer « un espace Nord-Ouest Africain autonome où les pays membres partagent leurs ressources dans une logique gagnant – gagnant ».
Le lancement de ce projet permettra ainsi d’acter un projet considéré par une bonne partie des dirigeants et des élites des Etats Ouest-Africains comme « un vieux rêve qui se réalise ».
En effet, un projet similaire avait été proposé par l’Algérie il y a quelques années, mais ce dernier a rapidement été écarté par les pays du Sahel par où il devait transiter, en raison notamment des risques importants liés à l’insécurité qui règne sur le tracé du gazoduc.